LES LIONNES
le mag du 18 février 2024
Le programme
11H00 Arrivée des joueuses ELITE
13H00 : Coup d'envoi Réserves ELITE
14H00 : Échauffement individuel
14h30 : Echauffement collectif
15H00 : Coup d'envoi
16H30 : Fin du match
LA COMPO :
L'Interview partenaire :
Marc MONTAUDON Directeur Général SAFRAN CERAMICS
Peux tu te présenter ?
J’ai 58 ans, je suis bordelais d’origine, marié, deux enfants… envolés depuis quelques années. A la base je suis un scientifique, ingénieur de formation. J’ai toujours travaillé dans les grandes entreprises de l’aéronautique et du spatial de la région.
Je dirige actuellement Safran Ceramics, une filiale du groupe Safran localisée au Haillan qui se consacre au développement de matériaux composites très haute température, dans le but de contribuer à la décarbonation de l’aviation. Le groupe Safran (qu’on a à Bordeaux historiquement plutôt connu sous les anciens noms de Snecma, SEP, etc.) est un motoriste et équipementier aéronautique de près de
100 000 salariés, le troisième acteur mondial du domaine.
Tu es partenaire des Lionnes depuis l’an dernier. Pourquoi avoir choisi de soutenir les Lionnes ?
Le partenaire des Lionnes, ce n’est pas moi à titre personnel : c’est Safran Ceramics, l’entreprise que je dirige. Une entreprise a bien sûr une mission de base, mais est aussi un acteur de la société au sens large, elle a une responsabilité vis-à-vis de l’environnement dans lequel elle évolue. Dans cette logique, notre choix d’aider les Lionnes est le fruit de trois constats :
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les « valeurs du rugby » sont exactement celles que je prône au quotidien dans l’entreprise : engagement, complémentarité, solidarité, respect de toutes les parties.
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Nos métiers industriels et scientifiques partagent avec le rugby ce préjugé daté qu’il s’agirait d’activités réservées aux hommes. Combattre cette idée dans le rugby, c’est aussi la combattre dans nos filières : nous encourageons les femmes à s’y lancer, nous soutenons celles qui le font.
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Enfin, nous voyons dans le club des Lionnes du Stade bordelais une entité à notre hauteur : un ancrage local, mais une envergure nationale et internationale.
Quel est ton lien avec le rugby ? As-tu pratiqué ?
Arf, j’espérais éviter la question ! En fait, je n’ai jamais touché un ballon de ma vie et je ne me souviens pas avoir mis les pieds sur un terrain depuis le collège…
Je suis juste un spectateur régulier de l’UBB et des matchs internationaux. C’est presque par hasard, en juin 2022 à Sainte-Germaine que j’ai vu jouer les Lionnes pour la première fois et j’en suis devenu un grand fan !
Tu es partenaire comme on le mentionnait mais tu souhaites t'investir personnellement, dis-nous-en plus.
On dit qu’au rugby, il y a un poste pour chacun : j’ai compris très jeune qu’avec mes bras en fil de fer et mes lunettes, le mien n’était pas sur la pelouse ! Mais en coulisse je pense que je peux, avec mon expérience professionnelle atypique dans ce milieu et une certaine préférence pour l’efficacité, aider le club à se structurer, à se développer, et accompagner la formation professionnelle des joueuses. Bénévolement bien sûr.
S'il y avait un message que tu souhaiterais faire passer, quel serait-il ?
Championnes de France en titre, c’est une responsabilité pour le club : vis-à-vis des joueuses, vis-à-vis du rugby féminin français dans son ensemble.
Le club va devoir se développer, monter ses standards : il a besoin d’un soutien financier accru, les joueuses ont besoin de davantage de public, elles ont besoin d’appui à leur insertion professionnelle future. Venez aider, elles le méritent !
Que peut on souhaiter aux Lionnes pour cette saison 2023/2024 ?
Oh, pour les objectifs sportifs, vois donc le coach et les présidents !
Moi je leur dirai juste : surtout, prenez du plaisir et soyez fières de ce que vous faites !
Merci, allez les lionnes !!!
L'interview : Fabiola FORTEZA
Bonjour Fabiola, peux-tu te présenter en quelques mots.
Je suis troisième ligne au Stade Bordelais depuis 3 saisons et kinésiologue spécialisée en nutrition.
Un père argentin, une mère avec une famille italienne, deux cultures du sud qui vivent en toi auxquelles il faut ajouter une culture canadienne et une française... combien de langues parles-tu ? Blague à part, en quoi toutes ces cultures t'ont permis de te construire en tant que femme et sportive de haut niveau ?
Ayant des origines argentine du côté de mon père et italiennes des deux côtés de ma famille, mon sang latin se traduit dans mon intensité et ma combativité sur le terrain :p De plus, le rugby français a ajouté une touche de caractère à mon jeu et amplifié mon attachement au sens collectif.
Toutes ces cultures qui font partie de moi, mes expériences internationales et mon bagage familial sont pour moi une richesse et me permettent d’évoluer avec le coeur et le regard ouverts sur le monde et une envie de créer des liens à travers la communauté de rugby et plus encore. Je parle 3 langues : français, anglais et espagnol. Apprendre l’italien est mon souhait pour les prochaines années.
Tu as joué au club de Québec, puis juste après la période du covid, tu es venue dans le championnat français. Qu'est ce qui fait qu'aujourd'hui, tu as choisi de rester en France et plus particulièrement aux Lionnes plutôt que de revenir au Canada ou ailleurs ?
Pendant la pandémie, les possibilités de jouer au rugby au Québec et au Canada étaient presque nulles en raison des mesures gouvernementales. Puisque seulement le hockey et le football canadien (les sports nationaux) ont des ligues professionnelles au Canada, le rugby fait partie des sports qui ne sont pas encore très développés au niveau civil (clubs). Grâce à nos contacts français, mon amie Justine a eu un tuyau au Stade Bordelais et m’a convaincue de saisir cette opportunité avec elle. Nous sommes donc parties avec deux autres Québécoises en août 2020 pour un an, puis deux… et nous en sommes à notre 4e saison maintenant! Ce qui me pousse chaque année à revenir au club, c’est l’accueil, le projet désir mis en place, les liens qui sont tissés, l’appartenance qui s’est ancrée ainsi que notre désir grandissant de vaincre
Le rugby féminin est en train d'évoluer et les Lionnes avec. Quel est ton ressenti ?
Je sens que le rugby féminin a pris un essor depuis la derniere Coupe du monde en Nouvelle-Zélande en 2022 et ce, à l’échelle mondiale. Je tiens à témoigner avec fierté et gratitude que le club va dans la même direction depuis 3 ans à différents niveaux: l’encadrement, les conditions des joueuses, l’engouement général. Il y a encore beaucoup de chemin à faire pour une équité homme/femme. Je souhaite dans un futur proche que le format du championnat soit remanié et homogénéisé avec celui des clubs masculins afin d’élever le niveau. Selon moi, en associant sérieusement les programmes masculins et féminins, les joueuses en France bénéficieraient de ressources et d’une visibilité (qui manque gravement) qui se rapprocheraient de leurs homologues masculins.
Tu joues pour l'équipe du Canada, même s'il y a des disparités entre les nations, comme en championnat d'ailleurs, comment te prépares tu physiquement et mentalement à l'exigence du haut niveau international ?
J’essaie de planifier mon année de la manière la plus précise possible en distribuant mes objectifs selon les échéances. J’ai de l’aide d’une préparateure mentale, de préparateurs physiques et d’une équipe traitante à Bordeaux et dans
l’équipe canadienne afin de préparer mon corps et ma tête à la compétition en concordance et me guider dans le choix des moments où se dépasser et où prioriser le repos. L’essentiel pour moi, c’est de jauger mes efforts à travers ces longues saisons et surtout, de maintenir l’équilibre et le plaisir!
Tu as été décorée de la médaille académique du gouverneur général. Tu peux nous en dire plus !
En 2016, à ma 3e année au sein du Rouge et Or (mon équipe universitaire), j’ai très bien performé sur le terrain et les bancs d’école. On m’a donc nommé parmi les 8 étoiles académiques sportives au Canada, ce m’a valu une médaille du gouverneure générale. J’ai été très honorée de rencontrer Julie Payette en personne et de pouvoir lui échanger quelques mots sur son parcours admirable en tant que femme astronaute.
Tu as été décorée de la médaille académique du gouverneur général. Tu peux nous en dire plus !
En 2016, à ma 3e année au sein du Rouge et Or (mon équipe universitaire), j’ai très bien performé sur le terrain et les bancs d’école. On m’a donc nommé parmi les 8 étoiles académiques sportives au Canada, ce m’a valu une médaille du gouverneure générale. J’ai été très honorée de rencontrer Julie Payette en personne et de pouvoir lui échanger quelques mots sur son parcours admirable en tant que femme astronaute.
Pour conclure, est ce que finalement tu es contente d'avoir choisi le rugby au lieu du foot il y a une douzaine d'années ?
Oui haha! Je ne regrette pas cette décision d’il y a 9 ans! Le foot dans son élégance est toujours un sport que j’affectionne, mais le rugby me procure des émotions indescriptibles. À travers tous les hauts et les bas que j’ai pu vivre dans ce sport, le sentiment viscéral de synergie collective que je peux y retrouver me fait avancer et l’envie de faire briller mon équipe me motive toujours plus.
Origine du Tournoi des Six-Nations
L’équipe de France le 13 avril 1914 avant France-Angleterre
La doyenne des compétitions
La plus ancienne et la plus célèbre des compétitions internationales de rugby, le « Home Nations », a commencé, comme son nom l’indique, avec la première rencontre entre nations britanniques, remportée par l’Écosse devant l’Angleterre, en 1871. Mais c’est seulement à partir de 1883 que le fameux tournoi prend forme, sous le nom d’International Championship, en opposant tout d’abord les quatre nations des îles britanniques : Angleterre, Écosse, Irlande et pays de Galles. Remportée pour la première fois par l’Angleterre, la Triple Couronne est décernée à l’équipe qui remporte tous ses matches contre les trois autres. Devenu honorifique, ce trophée existe toujours.
Le Tournoi se joue aujourd’hui à Six-Nations. Cela n’a pas toujours été le cas. Il s’est joué durant un siècle à cinq nations, après que l’équipe du XV de France a rejoint les quatre nations britanniques dans la compétition, en janvier 1910. Les débuts tricolores furent douloureux. Malgré une victoire précoce sur l’Écosse, dès 1911, à Colombes, par 16 à 15, la France qui manque de joueurs d’expérience, devra encaisser plus d’une décennie de très lourdes défaites. Il lui faudra attendre 1927, pour connaître sa première victoire sur l’Angleterre.
L’exclusion du XV de France
En 1931, la France se fait exclure du Tournoi pour manque de professionnalisme, ainsi qu’en raison de son jeu violent lors de certains matches et des nombreuses brutalités qui entachent son championnat. Elle est de nouveau admise dans le Tournoi en 1939 après qu’un accord a été trouvé entre la Fédération française de rugby et les autres délégations en 1932. Le XV de France ne réintégrera toutefois vraiment la compétition qu’en 1947, l’année de la reprise du Tournoi, après l’interruption de la Seconde Guerre mondiale.
Le passage de cinq à six nations
Les Italiens rejoignent la compétition en 2000. Pour ce premier Tournoi des Six-Nations, ils battent l’Écosse chez eux. Le tout début des années 2000 est dominé par l’Angleterre, victorieuse en 2000, 2001 et 2003, cette dernière victoire assortie d’un Grand Chelem, grâce aux talents conjugués de Martin Johnson, Lawrence Dallaglio et de l’immense ouvreur Jonny Wilkinson. Et surtout par la France, rafle ensuite quatre victoires dont deux Grands Chelems, en 2002 et en 2004, avec Bernard Laporte comme sélectionneur (en fonction de 1999 à 2007) et des joueurs comme Fabien Pelous, le plus capé des joueurs français.
Du « Grand Slam » au « Grand Chelem »
Au rugby à XV, on parle de « Grand Chelem » lorsqu’une équipe nationale gagne tous ses matches lors d’un Tournoi des Six-Nations ou d’une tournée contre des nations britanniques et irlandaise. Le terme vient de l’expression « Grand Slam » , utilisée la première fois par le journal anglais « The Times « pour décrire les quatre victoires de l’Angleterre lors du Tournoi 1957. Depuis, « Grand Chelem » qualifie en français la performance d’une équipe qui gagne contre toutes les autres. Au total, 42 Grands Chelems ont été obtenus dans l’histoire du Tournoi des Cinq/Six Nations, dont 31 depuis la Seconde Guerre mondiale. Il n’y a pas de trophée officiel.